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Le Sourire au pied de l'échelled'Henry Miller

« Le clown, c’est le poète en action. Il est l’histoire qu’il joue. Le clown exerce sur moi un profond attrait (bien que je ne m’en sois pas toujours douté), justement parce qu’entre le monde et lui se dresse le rire. Son rire à lui n’a jamais rien d’homérique. C’est un rire silencieux sans gaieté comme on dit. Le clown nous apprend à rire de nous-mêmes. Et ce rire-là est enfanté par les larmes. Sans conteste, c’est l’histoire la plus étrange que j’aie écrite à ce jour. » Henry Miller 

Résumé

C’est l’histoire d’Auguste, un clown célèbre. Perpétuel insatisfait, il veut transmettre la joie qu’il ressent au plus profond de lui et tombe en transe mystique lors de son numéro. Le public applaudit soir après soir, il reprend la même pose, jusqu’à ce qu’il oublie de « revenir » et que les spectateurs furieux s’en prennent à lui. Il doit alors quitter le cirque et renoncer à son métier. Commence ainsi une errance pendant laquelle il s’essaie à faire le deuil de son métier, à comprendre qui il est vraiment.
Un jour, croisant un cirque ambulant, il se fait engager comme palefrenier et homme à tout faire et découvre la joie de rendre service, d’être simplement dans la vie.
Alors qu’Antoine, clown de seconde zone du cirque tombe malade, Auguste propose ses services pour le remplacer afin de « sauver » la représentation. Soucieux de ne pas dévoiler son identité, il invente un personnage que son collègue puisse rejouer par la suite, fort du succès qu’il rencontre ce soir-là. Malheureusement, Antoine meurt le lendemain matin et le patron du cirque ne manque pas de lui faire remarquer que son succès a précipité Antoine dans la tombe.
Auguste reprend son chemin, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il ne peut qu’accepter l’être qu’il est, clown ou pas, et que sa joie mystique n’a pas de limite dans le partage.

Note d'intention

Au cours de conversations sur le théâtre et comme pour répondre à mes interrogations, Gilbert Deflo m’a fait découvrir ce livre d’Henry Miller : Le Sourire au pied de l’échelle, commande de Fernand Léger pour illustrer ses dessins de clowns, qui s’est transformé sous la plume de l’auteur du Tropique du Cancer en un récit bouleversant de la vie d’Auguste. Miller, qui citait ce texte comme l’un des deux par lequel il aurait aimé avoir été reconnu, nous livre son expérience mystique de la vie.
Avec sa valise, le clown essaie de correspondre à ce que la société attend de nous, posséder a minima quelques affaires. Or si cette valise vient à s’ouvrir accidentellement, elle se révèle souvent vide, allégorie de ce que peut paraitre la vie. C’est dans cette essentialité que j’ai demandé à Ivan Morane, au-delà de l’adaptation théâtrale du roman, de concevoir scénographie et éclairages pour le spectacle. Il cherche la radicalité de cette quintessence en proposant d’utiliser un seul projecteur qui nous donnera plusieurs points de vue : une « poursuite » permettant de suivre le comédien, de « zoomer » sur un détail, d’élargir le champ de vision du spectateur et de faire disparaître le personnage en fermant le « rond » de lumière, comme à la fin des films de Charlot lorsque ce dernier s’éloigne vers l’infini. Pour le décor, un morceau de bord de piste, quelques
marches peut-être, une échelle, une chaise...
MiróMais ce spectacle ne pouvait se réaliser que par l’évidence de l’interprète qui m’a saisie lorsque j’ai vu Denis Lavant à la fois dans Faire danser les alligators sur la flûte de pan mis en scène par Ivan Morane, et peu de temps après dans le film L’étoile du jour de Sophie Blondy, sorti en salle en 2016. Dans un cas, il jouait Céline, l’écrivain touchant si controversé et ambigu ; dans l’autre cas, il interprétait le clown d’une troupe de cirque qui s’arrête sur une plage du nord de la France. Je vis alors l’ombre d’Auguste.
C’est à partir de l’univers propre à ce comédien, son expérience de vie dans un cirque lorsqu’il était jeune, mais aussi ses blessures et forces qui transparaissent avec puissance dès qu’on le voit en scène avant même qu’il ne parle, que je souhaite construire le parcours de cet Auguste, ce personnage dans lequel Henry Miller a mis tant de lui, à l’insu de lui-même, comme protégé justement par le masque du clown.
L’un comme l’autre sont des êtres solaires, à l’humanité complexe, emplie de contradictions et donc bouleversante. Nous retrouvons en eux notre propre quête de compréhension, eux qui ont le courage de ne pas cacher leurs brûlures et qui, au pied de l’échelle qui les mène vers l’infini, sourient encore.
Bénédicte Nécaille, juillet 2018

Extrait - le clown parle de lui-même

« Bon, il y a une chose que je comprends à présent, mon bonheur était réel, mais sans fondement. Il me faut le rattraper au collet, mais cette fois honnêtement. Et m’y cramponner des deux mains, comme à un bijou inestimable. Apprendre le bonheur en tant qu’Auguste, comme le clown que je suis. »

Vidéo

Distribution

D’Henry Miller
Adaptation Ivan Morane
Avec l’autorisation de Georges Hoffman, agent littéraire de l’auteur Traduction Georges Belmont

Production Cie Réalités / Cie Ivan Morane, ID Production

Réserver
Représentations

Espace Mitterrand, Figeac
  • vendredi 31 juillet 2020 20h30
Tarifs

Tarif pleinTarif réduit-découverteTarif passionTarif jeune
série 1 32282215
série 2 23191610

Abonnement découverte : 4 spectacles minimum au tarif découverte.
Abonnement passion : 8 spectacles minimum au tarif passion.
Tarif découverte / réduit : groupes à partir de 10 personnes, comités d’entreprise, détenteurs de la carte Pass Grand Cahors pour les représentations sur Cahors et Grand Cahors, abonnés découverte.
Tarif passion : demandeurs d’emploi et intermittents du spectacles (sur présentation d’un justificatif)
Tarif jeune : moins de 18 ans, étudiants de moins de 25 ans.

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