Ombromane, spécialiste des ombres chinoises et de l'ombromanie (ballet de mains chorégraphié), Philippe Beau est aujourd'hui l'un des rares artistes qui maîtrise cette technique.
Pour le québécois Robert Lepage, il conçoit les séquences d’ombres chinoises de KÀ, spectacle du Cirque du Soleil présenté en 2004 au MGM Grand Las Vegas et poursuit ensuite une longue collaboration avec lui. Aux côtés de Philippe Decouflé, il crée certaines ombres de Sombrero (Théâtre national de
Chaillot, 2007), puis interprète son spectacle d’ombromanie Le Ballet à dix doigts dans Désirs que le chorégraphe monte en 2008 au Crazy Horse.
Pour le spectacle Les Ombres errantes, d’après un recueil de Couperin, il conçoit et interprète les jeux d’ombres exécutés aux côtés du pianiste Iddo Bar- Shaï (auditorium du musée du Louvre, Opéra de Bordeaux). Il crée le spectacle Magie d’ombres et autres tours mettant en abyme ombre, illusion et cinéma (La Comète, scène nationale de Châlons-en-Champagne, 2013). Artiste associé à La Comète depuis 2014, il y monte en 2015 le spectacle Hommes aux mille mains, la magie Cocteau également présenté au Théâtre des Bernardines à Marseille. Il a créé cette saison à la Comédie-Française les ombres de Faust de Goethe, adaptation, magie et mise en scène de Valentine Losseau et Raphaël Navarro.
Par ailleurs, il illustre en ombromanie la chanson du rappeur français Hippocampe fou J’rêve comme je respire (La Cigale, 2016) avant d’imaginer en 2017, en collaboration avec la Gaité lyrique de Paris, Du bout des doigts, une performance d’ombromanie avec une musicienne de thérémine – l’un des plus anciens instruments de musique électronique, inventé en 1919. En 2018, il est conseiller pour les effets magiques du spectacle « M comme Méliès » mis en scène par Elise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo, présenté notamment au Théâtre national de Chaillot. Cette année il crée, avec Clément Debailleul, sa première installation « Deep in the shadow » présentée jusqu’en juillet 2018 à la Gaîté Lyrique.