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The Servantde Robin Maugham

Traduction de Laurent Sillan À Londres, Tony, un jeune aristocrate paresseux, emménage dans une maison de ville où il engage Barrett, mais rapidement les rôles s’inversent et le maître se retrouve être l’esclave de son serviteur. Comme dans un film en noir et blanc où le suspens psychologique se marie à la comédie toute en nuances anglaises, le spectateur est plongé dans un huis clos passionnant où la lutte des classes mène un combat acharné pour la domination, dans un mélange de thriller, de surréalisme et d’humour noir. 

La pièce

À Londres,Tony, un jeune aristocrate paresseux, emménage dans une confortable maison de ville. Il engage Barrett. Ce dernier se révèle un valet modèle, travailleur et intelligent. Une certaine complicité s’établit peu à peu entre eux, mais rapidement les rôles s’inversent et le maître se retrouve être l’esclave de son serviteur.
Adapté de la pièce de Robin Maugham par Laurent Sillan (précédentes adaptations : Arsenic et Vieilles Dentelles, LeTalentueux Mr.Repley, Rose, etc.), The Servant se situe dans la période de l’après-guerre où chacun veut accéder à ce monde privilégié jusque-là réservé à peu de gens. Comme dans un film en noir et blanc où le suspens psychologique se marie à la comédie toute en nuances anglaises, le spectateur est plongé dans un huis clos passionnant où la lutte des classes mène un combat acharné pour la domination, dans un mélange de thriller, de surréalisme et d’humour noir. Une sorte de barbarie où l’on badine avec la vie.Tel Iago avec Othello, le personnage de Barrett, rendu célèbre par Dirk Bogarde dans l’adaptation cinématographique de l’œuvre par Joseph Losey sur un scénario de Harold Pinter, est tout en charme vénéneux, tel le serpent qui s’insinue dans la pomme. Entre possession et identification, l’esclave cache un maître, et vice-versa.
La mise en scène fluide traverse les différents temps forts de l’action sur un rythme de jazz, mouvement perpétuel en chute plongeante. Elle n’impose rien aux spectateurs, mais elle leur propose un univers, une réflexion qui les tiendra en haleine jusqu’au dernier souffle de la résolution.

Mise en scène

La pièce est travaillée par des influences anglaises que mes différents séjours britanniques m’ont permis de saisir et de transmettre dans la mise en scène, notamment à travers l’atmosphère. J’ai fréquenté le monde dans lequel se déroule la pièce, et cela m’aide beaucoup par exemple sur le choix du décor, des tissus,des couleurs,du climat,des comportements des personnages.C’est un milieu qui m’est familier... Nous sommes dans un quartier cossu de Londres,dans les années 1950.Tout commence dans le confort, l’aisance,l’ordre.Le décor se construit en direct,grâce à l’action de Barrett,qui fabrique un cadre àTony sous nos yeux, qui le meuble, l’entretient. Puis petit à petit Barrett fait le vide ; les accessoires disparaissent, le désordre s’installe, l’alcool occupe l’espace.Tout se craquelle. Les lumières se resserrent et deviennent de plus en plus crues. Quelque chose d’animal envahit la scène... Une musique de jazz parcourt tout le spectacle, et joue parfois avec le texte.
En France le metteur en scène est souvent déifié ou au contraire négligé. En Angleterre, il est beaucoup plus présent au cœur du projet qui se construit au fil des répétitions. On expérimente toutes les possibilités. Le travail est plus artisanal, on prépare moins, on joue plus sur la spontanéité des acteurs. Une spontanéité qui se chorégraphie petit à petit. La sincérité des interprètes passe par le filtre d’une certaine retenue anglo-saxonne que je connais bien, et qui, ici, est de mise. On ne cède pas à de grands mouvements de passion, on ne lâche rien... Le sous-texte est très important ; il faut toujours être derrière le mot. En même temps, le style vif de Robin Maugham implique une rapidité de parole, un débit fluide et actif, dépourvu de scories de langages, ces « euh... », ces temps qui cassent le naturel du dialogue.

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Note de l'auteur

ROBIN MAUGHAM OU LA QUINTESSENCE DE L’ESPRIT ANGLAIS
Bien que j’aie tout d’abord et comme la plupart de ses admirateurs, connu The Servant à travers le film qui en a été tiré, c’est la pièce de Robin Maugham (que son agent m’avait envoyée lorsque j’habitais et travaillais à Londres) qui m’a séduit. J’ai alors découvert un excellent auteur, Robin Maugham, artiste aux multiples facettes et éternel insatisfait.
Robin Maugham, bien qu’auteur de nombreux romans, essais, biographies et pièces, peut être considéré comme un homme frustré. Il était voué par sa famille à une vie d’avocat mais il décida de se consacrer à sa passion : l’écriture, malgré l’ombre imposante de son oncle, l’auteur à succès Somerset Maugham. Bien que son roman The Servant, qu’il adapta plus tard lui-même en pièce de théâtre créée à Londres en 1958, rencontrât le succès, c’est aussi grâce à l’adaptation qu’en fit Harold Pinter pour le film réalisé par Joseph Losey qu’il connut une notoriété mondiale.
À l’instar du personnage de Barrett, impeccable en apparence mais tiraillé de mille complexes, il décrit à merveille une Angleterre à la recherche de nouveaux repères, accrochée aux traditions, où rien n’est dit clairement et où tous les désirs sexuels sont enfouis et parfois reniés.
Après des études à Eton et Cambridge, il eut des ambitions politiques et travailla aux côtés de Winston Churchill.
Pour le traduire, j’ai choisi l’auteur Laurent Sillan, à qui j’avais déjà confié les traductions de Arsenic et Vieilles Dentelles et du Talentueux Mr. Ripley. Laurent, dont la langue me semble être idéale pour retranscrire la quintessence de l’esprit anglais, a donc pu retrouver tout cet humour acerbe et noir et ce langage où tout est dit « derrière » les mots.

Distribution

Production Théâtre de Poche-Montparnasse
Avec le soutien de la Fondation JacquesToja pour leThéâtre Remerciements à Jicara Chocolat, Paris 15

Presse

C’est angoissant et fascinant. Un spectacle très réussi porté par des comédiens remarquables. Le Figaro - Armelle Héliot

Jeu précis et subtil des comédiens. Le public se prend au jeu, rit souvent – mais jaune – aux rebondissements de ce thriller « faustien », où s’expriment les frustrations, les désirs de pouvoir ou de soumission... et l’infinie tristesse des hommes. Les Échos - Philippe Chevilley

Un chef d’œuvre de manipulation ! Mise en scène fine et sensible de Thierry Harcourt. C’est un plaisir de découvrir la version théâtrale de The Servant. Ce huis-clos sulfureux ne manque pas d’interroger. Ça peut servir ! Le Canard Enchaîné - Jacques Vallet

Pièce à la redoutable mécanique, intense et ambigüe ! Thierry Harcourt l’adapte idéalement. Excellent casting ! Le Parisien - Thierry Dague

Spectacle aussi dérangeant que fascinant ! Entouré de comédiens doués, Thierry Harcourt nous fait pénétrer dans les tréfonds de soi, de l’autre qu’on préfère éviter car ils sont le lieu de toutes les tragédies possible, de tous les crimes, de toutes les horreurs. Télérama - Fabienne Pascaud

Mise en scène nerveuse. Distribution parfaitement juste ! le JDD - Annie Chénieux

La mise en scène est précise, efficace et laisse planer un air de « rarement vu » . LeMonde.fr - Charles-Eric Perrin Gimet

Représentations

Espace Mitterrand, Figeac
  • samedi 30 juillet 2016 21h00
Informations / repli

Durée indicative : 1h25

Tarifs

Tarif B
pleinréduit / bleuvertjeunes
série 123191610
série 216131110

Abonnement Bleu : de 4 à 7 spectacles différents par personne.
Abonnement Vert : à partir de 8 spectacles différents par personne.
Tarif réduit : demandeur d’emploi, groupe à partir de 10 personnes. Tarif jeune : moins de 18 ans, étudiant de moins de 25 ans.
Un abonné du festival de Saint-Céré bénéficie du tarif réduit/bleu sur les spectacles du festival de Figeac

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