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Médée M Jasoncie Voraces

 

Médée... une femme qui marche vers sa liberté, seule. Pour cela elle détruira ce qu’elle a de plus précieux. Ajoutons Jason... héros légendaire, gonflé d’une ambition pour laquelle il reniera ses serments. Spectaculaire, forcément. Amour passionnel, trahison, crimes, sorcellerie, pouvoir, infanticide... tous les ingrédients du sensationnel sont là. Pourtant, c’est autre chose qui nous interpelle, autre chose qui probablement maintient entier le mystère de ce mythe à travers les âges... Cette « banale histoire » de trahison et d’infanticide ne peut suffire à la fascination. Et si dans la mythologie, il n’y a pas de punition à ce qui semble le pire des actes, c’est qu’un sens doit s’y trouver.

Alors, que se passe-t-il, après la catastrophe ?... Médée part tout droit vers le Soleil, et nous ? L’intemporel besoin de récit de l’humanité est le socle de ce travail, dans l’adaptation comme dans la mise en scène, en musique et en jeu.

Ce spectacle fera l'objet d'une représentation scolaire le 8 avril à 10h.

Ce spectacle est le deuxième volet du cycle « Les Transes Mythologiques », que la compagnie Voraces a commencé en 2019 avec la création d’Ulysse et Pénélope, récit d’un retour impossible. Cette lecture musicale autour de l’Odyssée fera l’objet de deux représentations scolaires (le 6 avril à Lacapelle-Marival et le 7 avril au Centre culturel Robert Doisneau).

Note d'intention

La figure de Médée, qui ne peut trouver sa liberté qu’en abolissant d’un même geste passé et futur, nous a d’abord interpellés dans sa dimension insondable. Deux versions également antiques donnent à voir soit une victime soit une furie. La qualité de sorcière du personnage ou son statut d’étrangère sont plus ou moins mis en avant, de façon liée ou non, dans une lecture politique, sociale, ou purement intime. Mais c’est le couple formé par Médée et Jason qui a décidé notre choix. Leur relation fusionnelle, fondée sur un pacte qui les lie dans le crime, leur complémentarité, leur évidente incompatibilité – ils cristallisent la confrontation entre valeurs héritées et désir de progrès - et tout simplement notre appétence pour les histoires d’amour, stimulent notre désir et l’évidence de ce spectacle : aujourd’hui encore, ces deux visions du monde s’affrontent et se déchirent. Attachés à l’authenticité de livrer une lecture qui nous soit propre, nous avons cherché l’adaptation scénique et textuelle qui renforce l’actualité que nous voyons dans ce mythe, depuis notre place de faiseurs de théâtre. La mise en abyme s’est imposée.
Un couple de jeunes artistes se débat avec une prochaine création : Médée. Ils s’aiment, se désirent, ont l’énergie et la foi de la jeunesse. Pourtant leurs valeurs, leurs ambitions, leurs nécessités de création diffèrent. La violence est manifestement théâtrale, le couple réel et le couple joué trouvent leurs échos, leurs distances, leurs liens, dans un présent qui semble éternel. La prise de risque est maximale, mais nous sommes toujours au théâtre.
Nous pourrions considérer ce plan comme suffisamment riche pour faire un tout. Mais là encore, notre authenticité nous fait chercher autre chose. Car il nous manque une dimension : la mise en perspective. Apparaît alors un second couple, satellitaire du premier. Qui pourrait prendre en charge une fonction de chœur contemporain. Ce duo fait également lien pour nous avec
le premier opus des Transes Mythologiques.
Ce sont un homme, ou ce qu’il reste de lui, épuisé par une vie de course, d’héroïsme involontaire, de récit réinventé mille fois ; et une femme ou ce qui demeure d’elle, tendue par le besoin d’affirmer un sens à sa vie, de ne pas être vainement celle qui tient le présent lié au passé. Ce sont leurs âges et leurs énergies, leurs frictions, leurs points de vue. C’est aussi leur amour, qui à l’inverse exact de celui qui relie Médée et Jason, commence par la séparation pour aller vers la vie commune. Ils prennent en charge la portée politique du mythe, la résonance qu’il soulève, ainsi qu’une dimension plus spectaculaire.
Contrepoint, distance, relativité, conscience de ce qu’il faut accepter les abandons, les fins de système... car le mythe de Médée semble dire que le pire n’est pas grave, que la vie perdure d’une façon ou d’une autre.
La forme allie le texte et le jeu à la musique, dans un dialogue entre les deux arts. À vue, les musiciens créent une tension ou appuient le jeu, livrent des références, traitent les sons dans leurs textures, leurs profondeurs, sculptent le rythme du spectacle. Enfin, le dispositif scénique sou- ligne la mise en abyme. Un cube épuré, en mesure d’auto-porter lumières, rideaux, dispositif sonore, au centre duquel le jeune couple se trouve comme sur un ring. Ce dispositif est pensé pour jouer frontalement, et pour devenir tri-frontal dans certains espaces. Conçu pour être durable et modulable, il servira à nouveau de scénographie à un futur troisième volet des Transes Mythologiques.
La crise que nous traversons imprègne nécessairement notre travail, mais jour après jour un maître-mot s’y inscrit : amour.

Distribution

Production Compagnie Voraces
Coproductions Théâtre Sorano, Le Parvis, scène Nationale Tarbes-Pyrénées, Espace Culturel de la vallée du Lot et du Vignoble, Anglars-Juillac.

Réserver
Représentations

Théâtre de l'Usine, Saint-Céré
  • samedi 09 avril 2022 20h30
Informations / repli

Durée : 1h10. À partir de 14 ans

Tarifs

Tarif A
Plein 19 €
Découverte / Réduit 16 €
Passion / Réduit + 13 €
Jeune 5 €

Archives

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