NOTE D'INTENTION D'OLIVIER DESBORDES
Falstaff est la dernière œuvre de Verdi et dans cet ultime acte de création, Verdi nous donne une comédie, sa seule comédie. Salut l’artiste ! Quelle belle manière de quitter la scène en nous disant dans le sous-titre « le monde est une farce ». Il y a dans cette œuvre une similitude avec deux autres chefs d’œuvre : La Flûte Enchantée, ultime opéra de Mozart et seule tentative réussie d’atteindre la sérénité du couple, de l’amour, de la vie et Les Contes d’Hoffmann, unique Opéra d’Offenbach, dernière tentative de montrer ce qu’il y a derrière le rire et la satire, un grand mal de vivre ! Il est étonnant et émouvant qu’au seuil de leurs vies, ces artistes aient eu envie d’une pirouette comme de vrais saltimbanques !
Il y a dans la jubilation de la musique de Verdi, dans le foisonnement des personnages et dans sa bouffonnerie, un élan Baudelairien ! Être toujours ivre... de vin, d’amour, de liberté... Verdi prend cette liberté dans le seul enjeu de jouir du plaisir, de le faire et de le jouer. Ce n’est donc pas étonnant qu’il ait composé différentes versions orchestrales, pour pouvoir s’adapter aux lieux qu’il rencontrait, jouer à tout prix, in extremis... Le monde n’est qu’une farce !
Dans mon projet, qui, bien entendu, s’inspire du théâtre élisabéthain, il y aura réuni sur le plateau, tous les personnages des opéras de Verdi, déguisés dans un carnaval burlesque, une sorte de chahut d’enfants retrouvant de vieux costumes, un grotesque, un irrespect, une folie, une liberté de ton... Un bric-à-brac de souvenirs, un jour de carnaval ! Le monde est une farce ! Guignol restera Guignol !
Olivier Desbordes
Distribution
- Mise en scène : Olivier Desbordes
- Direction musicale : Dominique Trottein
- Décors et costumes : Patrice Gouron
- Maquillage : Pascale Fau
- Assistant mise en scène : Damien Lefèvre
- Falstaff : Christophe Lacassagne
- Ford : Marc Labonette
- Fenton : Laurent Galabru
- Alice Ford : Valérie Maccarthy
- Nanette : Anaïs Constans
- Mrs Quickly : Sarah Laulan
- Meg Page : Eva Gruber
- Bardolfo : Jacques Chardon
- Docteur Caïus : Eric Vignau
- Pistola : Josselin Michalon
Nouvelle création d'après la production de 2006
Coproduction : Opéra Éclaté - Centre Lyrique Clermont-Auvergne
Presse
On croirait le livret écrit tout spécialement pour Olivier Desbordes tant il excelle dans la truculence tendre, impertinente et désabusée à la fois. Le metteur en scène donne un second souffle à sa création tout en mettant ses pas dans son chemin de… 2005.(...) Sous la baguette de Dominique Trottein, l'orchestre en tisse la toile en toute délicatesse. Tel est «Falstaff». Plus rabelaisien que baudelairien de notre point de vue. Extorqué à Shakespeare et donc inoxydable, universel. (...)Cette fois-ci, Olivier Desbordes a donné les clés du spectacle au coffre de Christophe Lacassagne, à son abattage de comédien. Le paillard couard de la fable se trouve entouré de commères sans pitié bien que tout à fait comme il faut, incarnées par des voix ajustées au sein desquelles nous gardons une place spéciale dans l'oreille à celle de Valérie MacCarthy.
François Cazals, La Dépêche du Midi, Lot, Dimanche 9 août 2015
Si La Périchole semblait écrite pour Olivier Desbordes, Falstaff l’est encore plus, tant tout y est démesuré, drôle, provocant avec une once de féérie et de tendresse et mâtinée parfois d’une légère amertume.
Nicole Bourbon, Regarts.org, 10 août 2015
On y retrouve Christophe Lacassagne, ou encore Eric Vignau deux habitués des festivals qui donnent la réplique à de jeunes chanteuses talentueuses notamment la surprenante Anaïs Constans, une très jeune soprano déjà primée à plusieurs reprises.
La Vie Querçynoise, n°3638, du 6 au 12 août 2015
Olivier Desbordes réalise une mise en scène pétillante et totalement déjantée, mettant ses chanteurs dans un écrin. Les décors, certes dépouillés mais superbes, et les costumes sublimes contribuent grandement au succès de la soirée. La présence de comédiens chanteurs sur scène est également un atout majeur pour cette production donnée dans sa version française. (...) À tout seigneur tout honneur, Christophe Lacassagne campe un Sir John hilarant; naïf et pas méchant pour deux sous. Sa voix couvre parfaitement la tessiture du rôle. (...) Marc Labonnette campe un Ford remarquable; comédien excellent, il fait preuve d’une gouaille et d’un dynamisme qui n’ont rien à envier aux meilleurs Ford. Valérie MacCarthy est une Alice Ford aussi retorse que son mari. La voix de la soprano américaine est à son avantage et la jeune femme l’utilise sans jamais forcer. Anaïs Constans peut enfin diffuser plus longuement sa belle voix de soprano. Dans le rôle des comparses de Falstaff, Jacques Chardon (Bardolfo) et Josselin Michalon (Pistola) prennent un plaisir gourmand à chanter et à jouer la comédie. Pilier du festival, Éric Vignau semble infatigable. Avec cette nouvelle production de Falstaff, Olivier Desbordes signe là l’une de ses plus belles mise en scène. Les décors et les costumes contribuent pour beaucoup au succès de Falstaff auprès du public.
Hélène Biard, Classiquenews.com, 15 août 2015
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