Pourquoi ce conte?
Pour notre premier spectacle destiné au jeune public, nous avons choisi d’adapter un conte au théâtre. En effet, il ne s’agit pas de conter l’histoire du Petit Chaperon Rouge, mais de l’incarner, de donner vie aux quatre personnages de ce récit, à savoir, la Mère, le Petit Chaperon Rouge, le Loup et la Grand-mère.
Le conte est une base de travail très intéressante car il est éminemment populaire. Inscrit depuis des siècles dans notre patrimoine, il a structuré et marque encore de nos jours notre inconscient collectif.
Aujourd’hui, bien que nous ne soyons plus une société rurale, un personnage comme le loup ou un lieu comme le bois, restent bien vivants dans l’imagination des enfants, et suscitent mille réactions.
Le conte a cette magie, cette puissance archaïque, de venir des fonds des temps et de nous parler encore.
C’est pourquoi nous ne souhaitons pas placer l’histoire dans un temps révolu, mais préférons la traiter comme une situation universelle. Les quatre personnages de l’histoire sont des archétypes que nous pouvons imaginer dans tous les pays et à toutes les époques.
Si nous avons choisi Le Petit Chaperon Rouge, c’est parce qu’il est le conte d’avertissement par excellence. Le thème est à la fois très simple et essentiel : les enfants et le danger, auquel par leur naïveté, leur innocence, et leur fragilité, ils sont exposés.
Cette mise en garde a une vraie portée universelle puisque chaque continent connait sa variante du Petit Chaperon Rouge.
Nous nous sommes servis, pour adapter ce conte, d’une version déjà existante et assez répandue, dans laquelle le Petit Chaperon Rouge parvient à se tirer des griffes du Loup grâce à son ingéniosité. Cette vision optimiste nous semble intéressante. Puisqu’il s’agit d’un conte d’avertissement, il nous paraît important de raconter que même dans les situations les plus critiques on peut trouver un moyen de résister à l’agresseur.
Mais bien sûr, Le Petit Chaperon Rouge est aussi un conte ludique. Les enfants peuvent s’identifier facilement à ce personnage qui leur ressemble. En effet, Le Petit Chaperon Rouge a une mission simple, que l’on peut confier facilement à un enfant : apporter un panier à sa grand-mère malade. Il n’est confronté à aucun évènement surnaturel : pas de fée, de sorcière ou de métamorphose dans ce conte. Finalement le Petit Chaperon Rouge est l’histoire d’une mauvaise rencontre, une histoire cruelle que l’on rapporte comme quelque chose qui peut nous arriver. Et c’est justement cette identification qui est ludique, car c’est le ressort de toute histoire que l’on raconte pour s’amuser à se faire peur.
La mise en scène
La scénographie
Elle est conçue pour être légère et s’adapter facilement à différents types d’espaces (salles de spectacles, salles de classe, extérieurs etc…).
C’est une scénographie métaphorique, puisque chaque lieu de l’action est symbolisé par un objet, par exemple : le panier pour la maison de la Mère, des fleurs pour le bois, le lit pour la maison de la Grand-mère.
Les changements de décor se font à vue, les espaces se remplaçant, se créant et prenant vie sous les yeux des spectateurs avec trois fois rien. La naïveté de ce procédé s’accorde avec le conte qui est lui-même une forme primitive.
La scénographie n’est pas entièrement réaliste, ce qui contribue a crée une atmosphère onirique, par exemple : le lit de Grand-mère est verticale.
Nous nous inspirons aussi de jeux d’ombres, comme ceux crées par les lanternes magiques, pour donner une impression de mouvement, et traiter les moments où les personnages se déplacent.
Les personnages
Comme nous l’avons déjà évoqué, les personnages sont des archétypes que l’on peut identifier très facilement grâce à un élément de costume caractéristique : un tailleur pour la Mère, une veste à capuche pour la petite fille, des lunettes et une blouse pour la Grand-mère.
Le Loup a un traitement particulier, puisqu’il est masqué et a une silhouette de dandy.
Le travail corporel
Fidèle au travail initié par la compagnie, le jeu des acteurs est physique. Surtout le rôle du loup qui est masqué. Son jeu se rapproche beaucoup de la commedia dell’arte. La mise en scène laisse d’ailleurs la place à ce qu’on appelle des lazzis, c’est-à-dire à des jeux de scène physique issus de l’improvisation, qui permettent aux spectateurs d’oublier, pendant un court instant, l’intrigue pour mieux y revenir ensuite.
Le traitement du son
Nous voulons travailler sur les perceptions du public et créer un espace sonore pour chaque lieu de l’histoire. Ainsi la forêt n’est pas seulement représentée par le décor, mais aussi par le bruit. Ces bruitages seront effectués par les comédiens en direct à l’aide d’instruments de musique pour enfants (xylophone, flûte, concertina…), et de techniques de bruitages traditionnels. Ce traitement du son, simple et amusant, est surprenant par son efficacité. Il permet de faire voyager le spectateur et de stimuler son imagination.
Les chansons
Le spectacle est ponctué de chansons qui sont interprétées par chaque personnage. Ainsi il y a la chanson de la Mère qui averti son enfant du danger qu’elle peut encourir dans le bois, la chanson du Petit Chaperon Rouge insouciante et joyeuse, celle de la Grand-mère malade et celle du Loup digérant la Grand-mère et impatient du grand festin en prévision.
Ce sont des comptines qui permettent de caractériser les personnages. Elles donnent aussi des respirations au spectacle.
Distribution
- Mise en scène et interprétation : Brice Cousin
- Mise en scène et interprétation : Cécile Messineo
- Comédienne : Kimberley Biscaïno
Spectacle jeune public à partir de 5 ans
Production Théâtre de l'Éventail, conventionné avec la Ville d’Orléans, bénéficie du soutien du Conseil Général du Loiret et membre du collectif 108.
Presse
Le Progrés - 25 juillet 2014
La République du Centre - 20/12/2012
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