Willkommen !
CABARET, c’est le Musical d’Harold Prince à Broadway. C’est aussi Liza Minnelli dans le
Film de Bob Fosse.
CABARET, c’est un récit qui se sert de la morosité profonde d’un peuple en quête de plaisirs et distractions comme trame de fond
CABARET, c’est surtout un spectacle qui n’échappe pas à la cruauté d’une période de l’histoire pendant laquelle l’humanité a dû se battre pour rester vivante.
CABARET, ou presque 40 années de la vie d’un spectacle qui n’a pas fini de nous étonner tant ses ressources sont inépuisables.
Bienvenue !
Olivier Desbordes, Jérome Pillement et les 30 artistes de la troupe porteront ce récit qui nous renvoie dans l’Allemagne du début des années 30, dans cette société en pleine mutation prête aux excès du Pire. Une société qui prépare l’arrivée d’Hitler, qui organise la machinerie du nazisme et échafaude la marginalisation criminelle des juifs. On se retrouve confronté à la réactivité de cette société nourrie par les effets d’une crise économique qui promet la "misère pour tous".
Welcome !
Olivier Desbordes qui depuis presque 10 ans a ouvert pour partie sa fantaisie et son imaginaire de metteur en scène à l’univers significatif du Cabaret Allemand va très logiquement se consacrer à cette nouvelle aventure artistique. En effet, CABARET est l’œuvres Anglo-saxonnes qui a parfaitement réussi à s’approprier cet univers onirique, cauchemardesque et décadent des cabarets Berlinois, à l’image de ce lieu emblématique du spectacle : Le Kit Kat Klub.
Sans oublier l'incroyable partition musicale de CABARET. Le jazz qui fit son apparition au début des années vingt dans les Cabarets Allemands était un art exotique, synonyme de liberté, une musique venue tout droit des USA, une forme d'exutoire face à la grisaille ambiante. Mais les illusions de liberté de ce grand pays lointain s’estompèrent avec la montée du nationalisme.
CABARET reste cette œuvre au foisonnement artistique intense qui lui confère une dimension fascinante auprès du public.
Ladies and gentleman, let me introduce you... The CABARET
Notes de lectures - Olivier Desbordes
Les origines de « Cabaret » viennent de la littérature et l’expression artistique allemande de l’entre deux guerres à travers le fameux cabaret berlinois.
Il faut savoir que les plus grands artistes et compositeurs de l’époque ont participé à cette forme de spectacles.
On trouve déjà en 1920 chez Klauss Mann (le fils de Thomas Mann) dans « la danse pieuse » son premier roman écrit à 19 ans, tous les personnages de la pension de famille, cet univers interlope berlinois qui se cherche comme un navire dans la tempête. C’est aussi le premier roman allemand abordant ouvertement l’homosexualité.
On trouve bien sûr l’incontournable Ange bleu qui est la trace sublimée des cabarets berlinois hanté par Marlène Dietrich et Margo Lion (la petite française berlinoise).
Les revues « Es liegt in der Luft » de Spoliansky ou Kravaten de Spolianski et Georg Kaiser participent à ces références qui généreront « Cabaret », tout comme le cabaret satirique d’Erika Mann « le moulin à poivre » dont les textes sont pour une bonne part antinazis ; Erika y est la maîtresse de cérémonie ressemblant au maitre de cérémonie du film de Bob Fosse : androgyne et intrigant.
Erika Mann témoigne de cette période de basculement idéologique à travers la vie quotidienne dans une série de nouvelles « Quand les lumières s’éteignent ».
Enfin « Fuir pour vivre » roman du frère et de la sœur (Erika et Klauss), n’est il pas un résumé du personnage de « l’américain- Clift » qui quitte le bateau Allemagne à la fin de Cabaret ?
Sally Bowles quittera plus tard le navire ! Jean Ross qui a inspiré le personnage était communiste et dut s’enfuir aussi ...
La vie de Christopher Isherwood en est un autre exemple. Mais sans aucun doute tous ces « personnages » underground vivant à Berlin ont dû se rencontrer, c’est cette rencontre improbable aux confins d’un monde qui bascule dans le nazisme en s’amusant que je souhaite mettre sur scène, c’est à dire le Cabaret des origines : ironique, dérangeant et glamour avant que « les lumières ne s’éteignent».
C’est ce qui fait aussi de Cabaret un « musical » à part dans le répertoire, il prend sa source dans une réalité historique trouble mais bien réelle, il est l’expression d’une expérience personnelle que l’on se doit de transmettre.
Références
Christopher Isherwood : Adieu à Berlin - édition Fayard.
Klauss Mann : La danse Pieuse éditions - les cahiers rouges Grasset.
Erika et Klauss Mann : Fuir pour vivre - éditions autrement.
Erika Mann : « quand les lumière s’éteignent » - éditions Grasset
Réflexion sur le décor - Patrice Gouron
Tour de métal, escaliers de fer, passerelles désincarnées, chariots roulants : nous imaginons un monde de fabriques, un monde industriel où Métropolis, Eiffel, la Ruhr et le Bauhaus se mélangent et s’interpellent. C’est l’apothéose des gratte ciels, l’apocalypse industrielle.
Devant un rideau de toile se hisse le nom « CABARET », surgissent alors les boas synthétiques, les danseuses, les miroirs, les jeux de reflets. C’est Berlin qui s’invite à Broadway, avec ses anges et ses démons, ses désirs et ses craintes, ses rires et ses pleurs. Tout apparaît sur le devant de la scène en pleine lumière.
Deux architectures symboliques s’avancent dans ce monde bipolaire : New York s’élève vers le ciel, Berlin devient un amas de ruines post moderne.
Résumé de l’histoire
L’action de cabaret prend place en Allemagne au début des années 30, en pleine crise économique peu de temps avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Un jeune américain Clifford Bradshaw à la recherche d’inspiration pour son prochain roman, se rend au Kit Kat Klub, une boîte de nuit berlinoise, où il rencontre Sally Bowles dont il tombe amoureux. Sally s’éprend vite du bel américain ce qui n’est pas du goût de Max son petit ami aussi propriétaire du Kit Kat Klub qui la licencie. Sally et Cliff aménagent ensemble. Leur logeuse Fraulein Schneider héberge aussi Fräulein Kost, à qui elle interdit d’amener dans sa chambre des hommes de passage, ce qui déplaît fortement à cette dernière. Fräulein Schneider envisage de se marier avec l’épicier juif Herr Schultz, mais la chose se complique dans cette ville où le nazisme est en pleine expansion. Fräulein Kost, pour se venger, dénonce Herr Schultz qui commence à recevoir des menaces et des attaques de la part de certains nazis. Fräulein Schneider renonce alors au mariage.
Sally annonce à Cliff qu’elle est enceinte mais ne sait pas qui est le père. Cliff décide d’emmener Sally aux Etats-Unis pour élever l’enfant et échapper à l’environnement ambiant qui se dégrade et aux menaces qui se lèvent. Celle-ci s’y oppose et retourne travailler au Kit Kat Klub. Au club, Cliff se bat contre des nazis avant d’être viré du club. Il décide de quitter l’Allemagne pour Paris. Il apprend que Sally s’est faite avorter, mais il souhaite toujours qu’elle l’accompagne ce qu’elle refuse à nouveau. Ils se séparent pour de bon, Sally espérant qu’il termine son roman et qu’il le lui dédicacera.
L’auteur : Christopher Isherwood ( 1904 - 1986)
Après la mort de son père, Christopher Isherwood s’installe à Londres et se lie d’amitié avec Edward Upward. Il quitte Cambridge en 1925 et rencontre W. H. Auden, dont il devient le partenaire occasionnel. Il publie son premier roman, All the conspirators, dès l’âge de 24 ans. Rejetant l'élite conservatrice britannique qui ne comprendrait pas son attirance pour les hommes, en 1929, il se réfugie à Berlin, capitale culturelle de l'entre-deux-guerres et de la République de Weimar, où il compte passer quelques semaines avec Auden. Il va y rester jusqu'en 1933, année où le parti nazi prend le pouvoir et le chasse d'Allemagne. Pendant ces quatre années, il va enseigner l'anglais et céder sans retenue à sa passion pour les beaux jeunes hommes dans cette société permissive. Ainsi il fera la connaissance d'Heinz, son premier grand amour. Il écrit sur la vie sexuelle underground à Berlin ce qui servira à John Henry Mackay pour écrire The Hustler (Le Prostitué). En 1931, il rencontre Jean Ross, une actrice et chanteuse britannique, qui lui servira de modèle pour Sally Bowles, Gerald Hamilton qui lui servira de modèle pour M. Arthur Norris et, en septembre, le poète William Plomer lui fait rencontrer Edward Morgan Forster qui devient rapidement son mentor (ce dernier lui léguera à sa mort en 1970, les droits d'auteur de Maurice). Son second roman, The Memorial, qui paraît en 1932 et traite des relations conflictuelles entre mère et fils, se base sur la propre histoire de sa famille. Durant les années qui suivent, il séjourne dans divers pays d’Europe, participe à la réalisation de films et collabore à trois pièces de théâtre avec Auden avant de partir avec lui en Chine en 1938 pour nourrir leur livre Journey to a War. Ils s’installent tous deux aux Etats-Unis où Isherwood rencontre notamment Aldous Huxley, Bertrand Russell, John Yale ou encore Ray Bradbury. C’est à cette époque qu’il embrasse l’hindouisme, traduit des textes et écrit lui-même sur le sujet. En 1945, il est naturalisé américain et voyage en Amérique du Sud. Il rencontre en 1953 celui qui restera son compagnon jusqu’à la fin de sa vie, le jeune Don Bachardy. Isherwood publie alors The World in the Eevening, roman sur lequel il travaillait depuis plusieurs années. L’enseignement et l’écriture occupent ses dernières années. Grande figure littéraire du vingtième siècle, Christopher Isherwood laisse une oeuvre teintée de voyages et des rencontres qui ont traversées sa vie.
Distribution
- Mise en scène : Olivier Desbordes
- Direction musicale : Dominique Trottein
- Assistant à la mise en scène : Damien Lefèvre
- Chorégraphie : Glyslein Lefever
- Décor : Patrice Gouron
- Costumes : Jean-Michel Angays
- Lumières : Guillaume Hébrard
- Maquillage : Pascale Fau
- Vidéo : Bérenger Thouin
- Sally Bowles : China Moses
- Frau Schneider : Nicole Croisille
- Le Maître de cérémonie : Eric Perez
- Clifford Bradshaw : Samuel Theis
- Herr Schultz : Patrick Zimmermann
- Fraulein Kost : Pauline Moulène
- Ersnt Ludwig : Clément Chébli
- et 14 comédiens / chanteurs / danseurs
- 8 musiciens
Coproduction : Folies Lyriques de Montpellier - Festival de Théâtre de Figeac - Opéra Éclaté
En collaboration avec Odyssud-Blagnac, Le Centre Lyrique Clermont Auvergne, l’Opéra de Massy, Le Pin Galant Mérignac, La Grande Scène du Chesnay, la Scène Nationale d’Albi et l’Archipel Scène Nationale de Perpignan
Production de Broadway mise en scène par Harold Prince. Produite pour la scène de Broadway par Harold Prince. Spectacle présenté en accord avec Tams-Witmark Music Library Inc, 560 Lexington Avenue, New-York, New-York 10022.
Presse
Prix d’ensemble un certain regard et la Caméra d’Or au Festival de Cannes pour Party Girl, le film coréalisé par Samuel Theis qui interprétera Cliff dans Cabaret!
Archives
- festival 2024
- festival 2023
- festival 2022
- festival 2021
- festival 2020
- festival 2019
- festival 2018
- festival 2017
- festival 2016
- festival 2015
- festival 2014
- festival 2013