LE BRIGADIER | Figeac est une fête

Texte : Mathieu Arnal

Photo @ Solal Bouloudnine

Après deux ans de pandémie, l’heure est au regain dans la cité lotoise. Son festival, porté successivement par Marcel Maréchal, Michel Fau et Olivier Desbordes et désormais le ScénOgraph — scène conventionnée théâtre et théâtre musical Figeac/ Saint-Céré —, cultive la même ambition : celle d’une manifestation ancrée dons son territoire. Cette idée de proximité, initiée dès sa création, perdure aujourd’hui avec les « rendez-vous des curieux ». Le matin, le public est invité à échanger à bâtons rompus lors d’apéros-rencontres avec les artistes, au jardin des Écritures. Le soir, dons la cour du Puy, l’association les Amis de Figeac propose à la « cabane à livres ( avant et après les représentations) une sélection d'ouvrages en lien avec une programmation, cette année, jeune, audacieuse et assez féminine. Cette 22ᵉ édition débute sur les chapeaux de roues avec le Bal des hiéroglyphes, une proposition festive en écho ou 200° anniversaire du déchiffrement de ces écritures mythiques par Champollion. Suivie de la tout aussi ébouriffante Dame de chez Maxim, revisitée par Laurent Brethome et les jeunes comédiens déjantés de la promotion 19-22 de l’École régionale d‘acteurs Cannes-Marseille (Ercam). Solal Bouloudnine a aussi de l'énergie (et de l'émotion) à revendre dons son seul en scène musical Seras-tu là  en hommage à Michel Berger. Norah Krief reprend le répertoire de la chanteuse égyptienne Oum Kalsoum dans Al Atlal, chant pour ma mère. Julie Goyet et Judith Henry prennent modèle d’autres femmes inspirantes. Avec Je ne serais pas arrivée là si..., elles donnent vie, sous la forme d’une conversation intime, aux divers entretiens accordés par Gisèle Halimi, Christiane Taubira ou encore Françoise Héritier à Annick Cojean, grand reporter au Monde. Annie Ernaux est également mise à l’honneur. La compagnie Le Cri Dévot consacre trois soirées à son écriture avec Les Instantanés, de courts monologues présentant des récits de vie inspirés de son œuvre auto-socio biographique, et La femme de la photo d’après son roman Les Années.