Durée du spectacle : 1h15
Sur scène, Abraham Ajar nous parle depuis sa cave. Il est le fils d’Emile Ajar - lui-même double fictif du (vrai) romancier Romain Gary.
C’est de ce postulat que part Delphine Horvilleur, conteuse et rabbin, pour nous plonger dans les tribulations de son personnage imaginaire qui interroge, avec verve et humour, l’être et la multitude.
Incarné par la brillante Johanna Nizard, qui se métamorphose dans une impressionnante palette de registres et une interprétation magistrale, ce seul en scène corrosif nous invite à rire du dogme et de nos certitudes. Tantôt homme, femme, maître ou esclave, chrétien ou juif, Johanna Nizard est un clown grotesque non identifié qui explose les catégories, désamorce les tensions identitaires et ouvre un horizon infini de possibilités : celles dont dispose chaque être pour se réinventer.
Note d'intention
Il y a plusieurs années de cela j’avais proposé qu’on place une nouvelle fête dans nos calendriers civils et religieux. Aux côtés de la Pâques (chrétienne ou juive), je souhaitais voir figurer une fête de « pas que », une journée par an où l’on se souviendrait qu’on n’est « pas que »... Pas que juif, pas que musulman ou chrétien, pas que français, pas qu’homme ou femme.
Tandis que nous étouffons sous les assignations communautaires, les obsessions identitaires, et tout ce qui nous enferme avec « les nôtres », il m’est soudain apparu qu’un homme détenait une clé pour nous faire penser. Cet homme s’appelle Ajar, à moins que cela ne soit pas son nom et qu’il n’ait jamais existé. Il est l’homme qui n’est jamais « que » ce qu’il dit qu’il est. Est-il l’auteur ou la victime d’une manipulation littéraire ? J’ai imaginé que cet homme/fiction littéraire avait donné naissance à un être qui nous parle aujourd’hui : de politique et de religion, de la force de la littérature ou de la vulnérabilité de nos narcissismes.
Ajar nous rappelle une évidence : nous sommes les enfants des livres que nous avons lus et des histoires qu’on nous a racontées, bien plus que de nos identités d’origine.
Voici le monologue d’un homme qui a lieu dans ma tête ou dans la vôtre, et nous dit qu’on n’est pas « que nous ».
Delphine Horvileur
Il n’y a pas de Ajar est publié aux éditions Grasset.
Distribution
- Texte : Delphine Horvilleur
- Mise en scène : Johanna Nizard
- Arnaud Aldigé
- Avec : Johanna Nizard
- Collaboration artistique à la mise en scène : Frédéric Arp
- Conseil dramaturgique : Stéphane Habib
- Regard extérieur : Audrey Bonnet
- Maquillage et perruque : Cécile Kretschmar
- Costumes : Marie-Frédérique Fillion
- Son : Xavier Jacquot
- Scénographie et lumières : François Menou
Presse
Un texte fort, une interprétation magistrale : inspirées par Romain Gary, Delphine Horvilleur et Johanna Nizard créent leur propre entourloupe littéraire, incisive et hilarante. Sous-titrée « Monologue contre l’identité », la pièce interroge passionnément. Agnès Santi, La Terrasse
Voilà un seul en scène exceptionnel. Et inoubliable. Jean-Luc Porquet, Le Canard enchaîné
Johanna Nizard restitue brillamment l’exploration entre essai et fiction de Delphine Horvilleur sur les ravages de l’obsession identitaire. Hugues Le Tanneur, Transfuge
Production En votre compagnie
Coproduction Théâtre Montansier / Versailles, Théâtre Romain Rolland / Villejuif, Les Plateaux Sauvages, Communauté d’Agglomération Mont-Saint-Michel, Comédie de Picardie
© Pauline Le Goff
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