Durée du spectacle: 1h10
Et s’il n’avait jamais tué quelqu’un avant, même en pensée ?
Un comédien raconte quelques souvenirs insignifiants, déroule peu à peu un récit qui prend à la gorge. Rien ne laisse prédire ce qui arrive, et c’est l’irréparable.
En 1968, Peter Jörnschmidt est condamné à perpétuité pour meurtre.
La pièce restitue sa parole brute et toute la complexité du passage à l’acte, de la condition humaine, de la justice.
Le projet
En travaillant sur Fassbinder, Sébastien Bournac a découvert ce témoignage judiciaire bouleversant d’un détenu condamné à perpétuité extrait d’une étude allemande des années 1970, entre sociologie et psychiatrie. Il en a commandé la traduction à Irène Bonnaud.
Dans une trompeuse simplicité, on parcourt la parole brute de Peter Jörnschmidt et les chemins obscurs qui ont conduit au meurtre ce jeune homme comme les autres qui essayait seulement de vivre avec ses contemporains et de s’intégrer.
Mais s’avouer qu’on est un raté est difficile. Et l’avouer à ceux qui l’ont toujours su, c’est pire...
Note d'intention
“Je voudrais simplement faire entendre un témoignage, une confession, à mi-chemin entre le documentaire et le théâtre. La puissance de la parole tient ici à sa quasi-banalité.
Dans un dispositif vidéo kaléidoscopique, donner à voir ce morceau de vie, cette histoire vraie.
À l’origine du texte, il y a une interview. Le cas « Peter Jörnschmidt » intéressa en effet les psycho-sociologues Klaus Antes et Christiane Ehrhardt qui y trouvèrent matière à une analyse clinique propre à nourrir une réflexion sur des cas de meurtriers condamnés à perpétuité, et aussi sur les conditions de vie en détention.
Ensuite, Fassbinder projeta sur la figure de Peter un double de lui-même. Il reconnut dans sa trajectoire de vie celle d’un frère condamné. Cela a donné un de ses plus beaux téléfilms : Je veux seulement que vous m’aimiez, un drame bouleversant sur les séquelles affectives de la croissance occidentale.
Le fait divers meurtrier dépasse de beaucoup l’anecdote.
Je lis et je relis aujourd’hui obsessionnellement les mots de ce récit.
Chaque étape apparaît après coup clairement comme une station d’une passion sourde à l’œuvre : l’enfance, l’adolescence, le mariage, le travail, la vie sexuelle... les pièces d’un puzzle dont on assiste peu à peu à la terrible reconstitution.
Le pouvoir corrupteur de l’argent, le fardeau de la famille et le mirage de la réussite sociale. L’aliénation d’un homme incapable de trouver le bonheur.
Ce témoignage fascinant est un conte très moderne sur les contraintes. Paradoxalement l’enfermement redonne la parole au meurtrier, la libère.
Tout ce qui n’était que silence sera douloureusement, ironiquement, tragiquement nommé TROP TARD.
Apparaît alors dans ce lumineux ratage, comme une épiphanie, quelque chose qui nous concerne. Qui interroge profondément notre identité. Ce que sont nos vies au plus intime.
Emprisonné dans un monde de fantômes, l’homme attend sa propre explosion.”
Sébastien Bournac
Distribution
- Texte : Klaus Antes et Christiane Ehrhardt
- Traduction : Irène Bonnaud
- Mise en scène et scénographie : Sébastien Bournac
- Avec : Françis Xavier Borrel
- Création son et vidéo : Loïc Célestin
- Assistant mise en scène : Étienne Blanc
Un reportage judiciaire en forme d’interview tiré du livre de Klaus Antes et Christiane Ehrhardt, Lebenslänglich (Perpétuité, les protocoles de la détention). DR.
© François Passerini
Presse
À Vie est en tout cas le miroir d’une société qui a sacrifié les sentiments et l’accomplissement de soi sur l’autel de l’argent et de la réussite sociale. Radio radio
Production Compagnie Tabula Rasa
Coproduction L’Usine – Centre national des arts de la rue et de l’espace public – Tournefeuille / Toulouse Métropole
Avec le soutien du Théâtre Sorano, de la Cave Poésie, du TPN - Théâtre du Pont Neuf et du Lycée d’Enseignement général et technologique Toulouse-Lautrec
Ce spectacle reçoit le soutien d’Occitanie en scène
Remerciement au Groupe Cahors – Fondation MAEC
La compagnie Tabula Rasa est conventionnée par la Direction régionale des affaires culturelles Occitanie, par la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée et par la Ville de Toulouse
Avec la participation du Conseil Départemental de la Haute-Garonne
La compagnie Tabula Rasa a bénéficié de l’aide du fonds d’urgence Toulouse Métropole en 2020
La compagnie Tabula Rasa est en partenariat artistique avec le Théâtre Sorano [2019/21]
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