Durée : 1h50 avec entracte
Note d'intention de mise en scène
La jeunesse est le mot qui caractérise « les Pêcheurs de perles » :
Jeunesse de Bizet, jeunesse de ses personnages, jeunesse d’une inspiration musicale et jeunesse d’un livret qui en reflète la naïveté.
Trop souvent on dit effectivement de cette œuvre qu’elle est belle mais que son livret est pauvre…
C’est sur ce prétendu défaut que nous avons décidé de construire notre projet.
Non, la jeunesse n’est pas un défaut, non, la jeunesse n’est pas pauvre, elle est peut-être naïve, mélancolique, elle manque d’expérience mais elle est riche car elle ouvre la porte au rêve et à l’imaginaire !
Cet opéra est tout simplement l’histoire de deux amis qui aiment la même femme. Il était, bien sûr, dans l’air du temps, à la moitié du XIXème siècle, de transposer un récit dans un pays exotique, c’était une époque où les voyages n’étaient que l’apanage de quelques-uns !
Cela faisait partie des codes pour rêver … rêvons alors à ce Ceylan imaginaire, comme Victor Hugo imaginait le monde sans jamais avoir voyagé, comme Bizet qui, plus tard, représentera une Espagne mythique sans y être allé !
Il y a, dans certains tableaux de Dali, une mer qui est soulevée comme une feuille de papier et sous laquelle dort un enfant …
Sous le voile de l’imaginaire, dorment nos personnages, croyant à l’amour, à l’amitié, à la fidélité… Ils vont traverser des épreuves nées de leurs rêves… un monde de pêcheurs, un pays inconnu, des coutumes étranges, exotiques, dangereuses… le rêve, peu à peu, devient un cauchemar et ce petit scénario simple d’amour contrarié va côtoyer nos peurs enfantines, nos angoisses enfouies dans les contes cruels que nous ont lus nos grand-mères …
Alors la jeune femme aimée devient une déesse, l’ami, un concurrent que seules des armes antiques peuvent départager… la foule, un peuple agressif de pauvres pêcheurs…
Ces angoisses, au réveil, s’évanouiront dans une fin heureuse.
Un grand voile recouvrira la scène, lieu unique du sommeil des ombres… les personnages auront les costumes que notre imagination leur donnera. En effet, ces costumes, ces décors serviront de base, d’écran à des projections qui symboliseront les différentes hallucinations des personnages. Les images d’un pays inventé par les protagonistes, d’un pays rêvé par le public.
Ces projections dessineront l’étrange qui nous transcende du quotidien.
Il y a aura donc des apparitions, des présences inquiétantes jamais réalistes, toujours dans l’illogisme des rêves… Alors cette histoire se transformera en une allégorie de l’amour fou … tel qu’on le rêve au seuil de l’âge adulte !
Éric Perez
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Le contexte de l'oeuvre
Après des débuts plus que prometteurs, le jeune compositeur Georges Bizet connaît une période de doutes. Il rêve d’écrire un opéra mais tâtonne, hésite sur le sujet, cherche son style. Quand, à 25 ans à peine, alors jeune lauréat du Prix de Rome, il reçoit une commande de l’Opéra Comique, cette période de réflexion semble avoir porté ses fruits : en quelques mois seulement, il compose Les Pêcheurs de perles. L’œuvre ne fait pas l’unanimité du public, ni celle des critiques. Mais certains, comme Hector Berlioz, la défendent et ce avec clairvoyance, car cet opéra reste l’œuvre la plus jouée de Bizet après Carmen.
Le livret
Si Les Pêcheurs de perles jouit aujourd’hui d’une certaine renommée dans l’œuvre de Bizet, c’est loin d’être le cas lors de sa création car l’opéra est desservi par un livret de conception peu rigoureuse. L’histoire prend initialement place au Mexique, mais l’exotisme oriental étant particulièrement en vogue en cette seconde moitié de XIXème siècle, les deux librettistes s’inspirent d’un ouvrage d’exploration géographique : L’Île de Ceylan et ses curiosités naturelles, et décident donc de déplacer l’action à Ceylan. L’élaboration du livret n’est pas de tout repos pour Bizet : les remaniements fréquents et la faiblesse narrative du dénouement l’obligent à s’investir d’autant plus dans la composition. Les librettistes reconnaissent eux-mêmes les lacunes de leur ouvrage : « si nous avions connu le talent de Monsieur Bizet, nous ne lui aurions jamais donné cette pièce ». C’est donc à la richesse et à l’élégance de la musique que l’on doit l’épaisseur des personnages et l’expression de l’intensité des situations, des sentiments et des passions.
Sources : philharmoniedeparis.fr / opera-online.com
L'argument
Acte 1
Sur une plage de Ceylan, les pêcheurs de perles qui reviennent chaque année, prennent pour chef l’austère et intransigeant Zurga (baryton) qui évoque avec son ami le jeune et fougueux Nadir (ténor), la généreuse prêtresse Leïla (soprano) dont ils étaient autrefois amoureux. Afin de préserver leur amitié, chacun prêta serment de renoncer à cet amour.
Le prêtre Nourabad (basse) et Leïla, arrivent pour veiller sur les pêcheurs ; avant de rejoindre le temple, elle renouvelle son vœu de chasteté, au prix de la plus belle perle ou de la mort.
Elle chante des paroles sacrées et Nadir, qui reconnaît sa voix, décide de la rejoindre.
Acte 2
Alors que Nourabad lui rappelle son serment, Leïla raconte au prêtre comment, autrefois, elle risqua sa vie pour un étranger, qui, en remerciement lui offrit un collier (chaîne) qu’elle a gardé. Restée seule, elle est rejointe par Nadir, avant que Nourabad ne les découvre et les dénonce à Zurga qui, fou de jalousie, les condamne à la mort.
Acte 3
Zurga, rongé de remords, médite quand Leïla surgit pour lui offrir sa vie contre la grâce de Nadir, ce qui ranime la jalousie de Zurga qui renonce à toute clémence. A l’heure de son exécution, elle lui confie le collier dans lequel Zurga reconnaît le gage confié autrefois à celle qui lui a sauvé la vie. Magnanime et reconnaissant il sauve les deux amants et couvre leur fuite en allumant un incendie.
Sources : opera-online.com
Distribution
- Mise en scène : Eric Perez
- Direction musicale : Gaspard Brécourt
- Décors, costumes : Ruth GROSS
- Vidéo : Clément Chébli
- Nadir : Mark Van Arsdale
- Nourabad : Jean-Loup Pagésy
- Leïla : Serenad B.Uyar
- Zurga : Paul Jadach
- Cheffe de chant : Elisabeth Brusel
Chœur de l’Académie lyrique d’Occitanie
Chœur et Orchestre Opéra Éclaté
Création Festival de Saint-Céré 2019
Productions ScénOgraph - Scène Conventionnée Théâtre et Théâtre Musical - Figeac / Saint-Céré - Opéra Éclaté et Theater Pforzheim
Les Éléments et le Festival ont créé l’Académie lyrique d’Occitanie, un chœur d’une vingtaine de choristes qui viendra accompagner les solistes et l’orchestre du Festival.
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