À l’origine, il n’y avait pratiquement pas de musique instrumentale dans la musique arabe orientale, il y avait le chant alors que l’instrument était là pour le soutenir, fixer la tonalité et le mode ou remplir les vides pour reposer le chanteur. La plupart du temps on se servait juste d’un seul instrument et une percussion pour respecter le rythme.
Progressivement, on a commencé à structurer les chants en faisant des couplets et des refrains, les instruments reprenaient juste la même mélodie après le chant pour reposer le chanteur et aussi pour écouter les instruments seuls.
Pour préparer le chant on improvisait dans le mode prévu selon l’humeur et la virtuosité de l’instrumentiste accompagnateur (qui la plupart du temps était le chanteur même).
Vers la fin du 18ème et début 19ème siècle la musique ottomane a mis en place des « doulab » qui sont des petits préludes standards de moins d’une minute dans tous les modes habituels et que les musiciens reprenaient avant chaque chant selon le mode choisi .
Au début du 20ème siècle les compositeurs arabes orientaux ont commencé à composer des « doulab » personnalisés pour chaque chanson mais toujours dans le même style ottoman traditionnel. Il a fallu attendre l’arrivée d’ingénieux compositeurs égyptiens tel Mohamed Abdelwahab, Ryad Sumbati et Qassabji entre autres vers les années 40 pour commencer à faire vraiment des préludes de longue durée (4 ou 5 minutes) voir plus, Mohammed Abdelwahab a été le précurseur de ce genre et aussi celui qui a introduit beaucoup d’instruments solistes (voir occidentaux comme la guitare, accordéon, orgue et autres).
Les chansons duraient en moyenne 4 ou 6 minutes, mais le public demandait à ce qu’on reprenne les couplets plusieurs fois, et les chanteurs selon leur virtuosité pouvaient improviser jusqu’à une heure. Les compositeurs alors ont eu l’idée de faire des pièces de musique plus au moins longues à mettre entre les couplets ce qui a donné naissance à des interludes aussi longs des fois que les préludes et qui sont propres à chaque couplet et qui peuvent aussi être joués séparément après comme pièces instrumentale à part entière.
Ce genre de musique instrumentale a pris fin vers les années 90 avec la mode de la chanson courte mais le public continu à écouter les grandes chansons et les orchestres orientaux continuent à jouer ces préludes et interludes et c’était un meilleur moyen d’initier l’auditeur arabe à la musique instrumentale.
Youssef Kassimi Jamal
Distribution
- violon : Marwan Fakir
- oud : Youssef Kassimi Jamal
- alto : Mohammed El Hachoumi
- percussions : Monsif Ihsane
Quatuor de l'Atlas - ScénOgraph, Scène Conventionnée Théâtre et Théâtre Musical - Festival de Saint-Céré
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