Philippe Caubère ne raconte pas sa vie, il la joue. Et il tient tous les rôles. Comédien hors norme et protéiforme, il reprend son inénarrable anthologie personnelle, ici sur les préparatifs et l’examen qui ouvre grand la porte sur l’avenir : le bac. C’est une performance d’acteur, comme toujours avec Philippe Caubère, qui joue avec un brio démesuré et un appétit insatiable. C’est aussi une performance d’auteur, avec ses formules à l’emporte-pièce et ses situations irrésistibles. On admire sa capacité de mémoire aussi bien que son pouvoir de faire surgir des instantanés, avec une simple chaise pour complice. Ce spectacle volubile revient avec mille grains de folie sur cette tranche de vie bachelière de L’Homme qui danse où Caubère, ou plutôt son double, Ferdinand Faure, campe une dizaine de personnages, de la mère inquiète à l’examinateur atterré.
Ce spectacle a pour première ambition, comme son titre l'indique, de raconter aux jeunes gens d'aujourd'hui comment leurs parents (ou grands- parents...) ont passé le bac en cette année emblématique. Péripétie qui, comme on le sait, ne fut pas piquée des vers... Il a comme intérêt ensuite de faire revivre en direct par les personnages clefs de La Danse du Diable, Claudine, la mère, et Ferdinand, le fils, la montée et l'arrivée au sein d'une banale famille française de ces évènements historiques qui ont bouleversé la société occidentale. Les choses n'ont plus jamais été après ce qu'elles étaient avant, n'en déplaise aux méchantes langues et mauvais esprits qui ne sont pas les derniers pourtant à profiter encore des progrès, de société en particulier, qui en sont issus. En ces temps de révisionnisme général, il me semble que rappeler ceci, sous une forme comique et populaire qui plus est, tient presque du devoir civique et républicain... ! Le but restant, bien sûr, d'abord et malgré tout, de faire rire petits et grands.
Histoire dans l'histoire, digression dans le récit ou parenthèse enchantée, Le Bac 68 peut être aussi bien apprécié par ceux qui en auront suivi le récit principal tel qu'il est développé dans La Danse du Diable et qui seront curieux d'en découvrir un ressort caché, que par ceux qui n'auraient rien vu encore et que la perspective d'un spectacle plus court (1 heure 50 au lieu de 3)rassurerait pour une première prise de contact avec mon travail, mon œuvre, ou comme on dit : «mon univers» !
Philippe Caubère, mars 2015
Distribution
- Texte, mise en scène et jeu : Philippe Caubère
- Assistant à l'écriture : Roger Goffinet
- Lumières : Claire Charliot
- Son : Mathieu Faedda
- Styliste : Christine Lombard
- Production : Véronique Coquet - La Comédie Nouvelle
Production La Comédie Nouvelle, avec le soutien du Ministère de la Culture
Presse
Quand Ferdinand Faure passe enfin son bac et se retrouve devant des examinateurs pour passer l’oral, Caubère retrouve son éternelle jeunesse. Il est à la fois l’examinateur accablé et un tantinet bourreau et Ferdinand le cancre, une victime qui, comme Charlot, cherche à ruser avec son destin. Il est là si éblouissant qu’il m’a semblé à moi qui croyais avoir tout vu de lui que c’était un épisode inédit. Jean-Pierre Thibaudat – Médiapart
Tableau de la France des années 60, de la vie provinciale de la jeunesse enfievrée de l’époque, cette tranche de vie et d’histoire(s), écrite avec truculence, permet à Caubère d’éblouir et de réjouir en quelque deux petites heures, qui passent comme un rêve de théâtre. Fabienne Pascaud - Télérama
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