L’auteur
Marie Nimier, romancière, coud un dialogue précis, rythmé. Elle triture les secrets de famille, sur la durée. Prix Médicis 2004 pour La Reine du silence, Prix Georges Brassens pour Les Inséparables, auteur de chansons pour Eddy Mitchell ou Juliette Gréco, elle avait présenté au Rond-Point La Confusion, déjà mise en scène par Karelle Prugnaud. Elle poursuit l’exploration du mal de l’absence, des vides à combler. L’humour l’emporte toujours. Trois comédiens, sur un plateau encombré de sapins enguirlandés, survivent à huit éditions de Noël chaque fois plus corrosives. Dehors, il neige. Cela aurait pu faire un si joli tableau. Manque de bol, tout a fondu.
Pierre Notte, theatredurondpoint.fr
Presse
Pour dire Noël qui n’est pas que réjouissances, Marie Nimier n’a pas son pareil. Alors que l’auteure répète la même scène, son écriture a des accents, irrévérencieux, d’authenticité et ses dialogues font mouche. À la phrase blasée répond le propos acerbe et, par poussées subversives, c’est comme si chaque protagoniste se dotait d’une voix off pour commenter un tableau « familial » qui soudain prendrait le risque de devenir trop convenu... Tableau où manque le père, on ne sait s’il est encore de ce monde, et aussi la fille, qu’on ne voit plus. On ne saura exactement pourquoi, tensions, rupture majeure, elle est depuis longtemps hors du cadre familial. D’elle, l’absente, la mère parle longuement, entre médisances fulgurantes et francs regrets. Mais jamais les Noël de Marie Nimier ne fondent en larmes, rien ne pèse, hormis les estomacs, l’humour vachard et l’hystérie ébouriffent le pathos qui souvent transpire quand les fêtes forcent les retrouvailles familiales. Voilà en tout cas un texte qui donne envie de faire retour sur le travail romanesque de Marie Nimier.
Aude Brédy, Blog : Qui va là ?, 2015
La langue est mordante, drôle, méchante, noire, pour raconter tous les dérapages possibles lors d’un rituel devenu douloureux : le cadeau qui ne fait pas plaisir, l’impossible bûche, l’arme du fils, l’étrangère de la famille, méprisée, les jalousies qui se répètent, la présence des morts et puis la dispute qui éclate, incontrôlable. « Noël a ce mystérieux pouvoir de réitération Pas de répétition, non, de réitération, c’est ce mot qui me viendra à l’esprit » confie l’amie. Impossible donc d’en réchapper. Même par un voyage dans le désert. Jusqu’à la mort avec sa petite guirlande sur le mur de l’hôpital. Une pièce de facture simple, efficace et plutôt classique qui nous rappelle combien la magie de Noël peine à exister aujourd’hui à l’image de notre monde désenchanté. Une pièce où les boules multicolores se transforment en hérissons vivants, suspendus aux branches par de petits harnais en macramé bien serrés et où le père Noël n’existe définitivement plus.
Laurene Cazaux, Le matricule des anges, 2015
Marie Nimier aime la scène. À la fois en tant que spectatrice et en tant qu’auteure. Sa dernière pièce, elle l’a écrite pour la comédienne Marie-Christine Orry « Il existait une forme courte de ce texte dont elle a fait une lecture. Ce fut un vrai coup de foudre et j’ai eu envie de lui offrir une version longue pour donner à entendre, parfois dans une même phrase, sa drôlerie et ses larmes rentrées ».
Émilie Grangeray, M le magazine du Monde, 2014
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