« Je suis très fier de ce texte qui exulte la vie, la liberté et qui rend hommage à un film qui lui-même rend hommage au théâtre. C'est une part de mon héritage, un peu de ce que nous étions dans ma famille, de ce que nous sommes et de ce que je veux continuer à être. »
Alexandre Brasseur
Le mot de l’auteur
Dans le début des années 50, à Paris, Pierre Brasseur, grand acteur de ce temps, se souvient et raconte la création d’un film français mythique : « Les Enfants du Paradis ».
Brasseur nous parle de lui, bien sûr, et aussi d’Arletty et de Jean-Louis Barrault, ses partenaires à l’écran, mais surtout de l’écriture du film, pendant l’occupation allemande, en Provence, à Tourrettes-sur-Loup, dans une maison, le Prieuré des Valettes, que Prévert avait louée à cet effet.
Au Prieuré, Marcel Carné, Jacques Prévert, Alexandre Trauner et Joseph Kosma travaillent à l’élaboration du scénario, de la musique, et des décors du film. Quatre créateurs en veine d’inspiration. Une histoire d’artistes déterminés, de créateurs décidés à ce que l’esprit et la liberté́ prennent décidément le pas sur les armes et la répression ; mais également une histoire d’amis, de copains aussi, qui s’efforcent de continuer à vivre, à rire, à travailler dans une époque particulièrement sombre.
Brasseur nous raconte aussi le tournage du film, les difficultés, les interruptions ; et du rapport avec les autorités : jusqu’où le fait de pactiser – temporairement – avec l’occupant est-il, ou non, acceptable ? Où commence la collaboration ? Sur quelle fine ligne faut-il danser pour que les actes qui ne sont pas d’opposition ne soient pas pour autant des actes de participation ?
Et puis le célèbre acteur va nous parler aussi de la libération, et puis aussi, de la révélation de la Shoah, et des formellement tristes instants de l’épuration.
L’histoire d’un film. L’histoire de plusieurs vies. L’histoire d’un peuple aussi. D’un peuple opprimé et de ses réactions, plus ou moins héroïques ou sujettes à caution. L’histoire d’un moment de l’Histoire.
Daniel Colas
La pièce
Hiver 1943 en France. Malgré les contrôles et la dangerosité ambiante, un quatuor magique un peu bohème va se terrer, à deux doigts des réseaux clandestins. Caché en Provence, co-habitent Prévert, Carné, Trauner et Kosma, la trentaine éclatante. Quatre amis, quatre artistes, quatre génies. Auteur anti-militariste, réalisateur homosexuel, décorateur et compositeur juifs, ils se retrouvent dans la tourmente des verts de gris, des collabos et des résistants. Généreux et heureux malgré le malheur, ils veulent se battre avec leurs armes. Les mots, les images, la beauté, la musique. Leur devise est de regagner par l'esprit ce qui avait été perdu par les armes. Ensemble, dans le plus grand secret, entourés de leurs femmes et de quelques amis, ils vont écrire, rêver, dessiner et composer en six mois, Les enfants du paradis. Ensemble, ils vont collaborer dans la clandestinité, pour faire souffler le vent de la liberté sur les cendres d'une France décharnée. Une histoire humaine, pétrie de joies, de craintes et d'amitié, sur la genèse d'une œuvre majeure, au milieu des menaces quotidiennes de la guerre qui assaille le pays. Alexandre Brasseur, à travers la parole de son grand-père, Pierre, nous fait revivre l’histoire extraordinaire et pourtant vraie, de ce monument du cinéma français.
Le film, le contexte
Sortie en 1945, c’est une des rares productions françaises entreprises pendant la guerre sous l’occupation allemande. De nombreuses interruptions ont lieu dans le tournage, liées au rationnement de la pellicule et aux coupures d’électricité. Plusieurs participants étaient juifs et ont apporté leur contribution au film dans la clandestinité comme Alexandre Trauner et Joseph Kosma.
Le film : « Les Enfants du Paradis », synopis
Le boulevard du Temple, au temps de Louis Philippe, avec ses théâtres où se jouent chaque soir des mélodrames aux sanglants dénouements, a été surnommé "Le Boulevard du Crime". C'est là que le comédien Frédérick Lemaitre aborde la belle Garance, mais elle rejoint son ami Lacenaire, personnage inquiétant. Tandis qu'ils regardent la parade des Funambules. Lacenaire vole une montre et disparaît. Garance va être accusée lorsque Baptiste Debureau, sous son maquillage de Pierrot, mime la scène. Garance en signe de reconnaissance lui jette une fleur. Baptiste aime Garance mais Nathalie, la fille du directeur du Théâtre aime Baptiste. Un soir au cours d’une représentation, une violente bagarre éclate. Baptiste et Frédérick sauvent la situation et font un début triomphant. Ils fraternisent. Baptiste l'emmène loger dans son modeste hôtel "Le Grand Relais". Au cours de ses vagabondages nocturnes, Baptiste rencontre Garance en compagnie de Lacenaire dans un immonde tripot. Il l'entraîne au Grand Relais" pour disparaître aussitôt. C'est là qu'elle retrouve Frédérick... Et tandis que sur scène les trois protagonistes interprètent une pantomime où ils parodient les événements réels. Le comte de Montray vient chaque soir admirer Garance. Quelques années plus tard, Frédérick Lemaitre est devenu l'un des Rois du Boulevard. Baptiste triomphe tous les soirs aux Funambules. Il s'est marié avec Nathalie dont il a un petit garçon, Frédérick le prévient que Garance vient chaque soir l'applaudir. Mais lorsqu'il se précipite dans sa loge, elle a disparu. Elle est rentrée chez son mari, le comte de Montray. Frédérick remporte un immense succès dans Othello. Après la représentation, le comte se querelle avec Frédérick, convaincu qu'il est son rival, mais Lacenaire soulève un rideau dévoilant aux yeux de tous Garance et Baptiste enlacés. Les amants partent pour "Le Grand Relais". Le lendemain matin, le comte est assassiné par Lacenaire aux bains turcs, Nathalie retrouve les fugitifs. Garance s'en va seule sur le Boulevard du Crime, envahi de masques en ce jour de Carnaval, tandis que Baptiste tente vainement de la rejoindre. www.cinema-francais.fr
Distribution
- Mise en scène : Daniel Colas
- Alexandre Brasseur
- Cléo Sénia
- Assistante à la mise en scène : Stéphanie Froeliger
- Décors : Jean Haas
- Costumes : Jean-Daniel Vuillermoz
- Lumières : Kevin Daufresne
- Musique : Stéphane Green
- Vidéo : Olivier Bemer
Production Théâtre actuel
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