Feydeau écrit cette pièce à 23 ans. Un texte de jeunesse, longtemps inédit, et qui donne un éclairage fort sur un des ressorts de son œuvre. La mécanique de Feydeau mise à part (on a déjà trop écrit dessus), c’est plutôt quelque chose du fond de l’œuvre qui apparait ici : l’homme y éteint sa féminité. Strindberg n’est pas loin de là.
L’argument de la pièce tient pourtant dans un mouchoir de poche ; tout comme une vérité à ne pas oublier pour la suite de son œuvre: le nœud est là.
C’est quasiment une pièce surréaliste, étonnamment actuel par ses échos.
Bien sûr et en premier lieu le paysage politique comme toile de fond, bien sûr l’avarice, l’avidité, la cupidité… Les vices moraux comme horizon. Mais avant tout l’ambivalence continuelle des sexes. L’homme vacille dans sa posture virile. Tout paraît possible, tout devient possible : on assiste à un carnaval.
Aucun n’est à sauver : c’est la tragédie sous le masque de grimace.
Benjamin Moreau
Lire plus...
L’homme de paille – Résumé
Une certaine citoyenne Marie a été choisie pour présider le parti radical libéral. Mais comme ce parti juge préférable de ne pas être représenté à l'extérieur par une femme, on a décidé que Marie ne pourrait accéder à cette présidence que si elle épousait " un homme de paille " qui jouerait le rôle de dirigeant officiel.
Deux hommes se présentent chez La Citoyenne Marie pour l’épouser. La veille, celle-ci a passé une annonce : elle cherche un homme de paille en vue des prochaines élections (la présidence du Parti Radical-Libéral-Social)… La porte est ouverte, Marie n’est pas là : les deux prétendants Farlane et Salmèque vont se prendre réciproquement pour La Citoyenne. Bravant l’incommodité mutuelle, ils engagent une danse de séduction exubérante et des projets politiques fulgurants et fumeux. L’amour démocratique est en marche, réinventé par le génie de l’opportunisme.
Où il est question de polygamie, de l’art moderne, du divorce et des hammams.
Mauvaise adresse, mauvaises personnes, mauvais genre…
Une pièce de jeunesse de Feydeau, méconnue et délirante. Un vrai carnaval.
Henry Gidel
Distribution
- Comédien / metteur en scène : Benjamin Moreau
- Comédien : Frédéric Giroutru Le Sacripan
- Comédien : Barthélémy Meridjen
Création Festival de Théâtre de Figeac
Production
L’Atelier [Compagnie Théâtrale]
Production déléguée
Scène Conventionnée pour le Théâtre et Théâtre Musical
Figeac / Saint-Céré
Presse
Ce huit clos délirant évoque la loi Naquet rétablissant la divorce, la polygamie, Victor Huog, l'art moderne ... Sobrement mis en scène par Benjamin Moreau, il est surtout excellement joué par deux jeunes comédiens (...) Un bel exercice. Une fois encore on se laisse prendre à cette mécanique du rire.
J.V., Le Canard Enchaîné
Benjamin Moreau a eu bien raison de remettre au goût du jour cette partition méconnue de Feydeau. Et il l’a fait avec une belle adresse. Le spectacle doit aussi beaucoup à l’interprétation de ses comédiens qui nous livrent un sacré numéro de duettistes. Dans la salle, les spectateurs ne s’y trompent pas et les rires passent de banquette en banquette. Que demander de plus ?
Dimitri Denorme, Le Pariscope, semaine du 29 avril au 5 mai 2015
Cette pièce de jeunesse de Feydeau aborde des thèmes très actuels, les droits de la femme, la poIitique, Ie divorce aussi, puisqu’iI était remis au goût du jour, Feydeau en fera pIus tard Ie sujet de sa pièce « La main passe ». Les deux lascars ne sont guère sympathiques, mais ils sont surtout très bêtes et imbus d’eux-mêmes, et de quiproquos en non-sens provoquent une bonne tranche de rire. Une efficace mise en scène et deux comédiens qui ont tout saisi de I’univers burIesque de Feydeau.
Anne Delaleu - Théâtre passion
Archives
- festival 2024
- festival 2023
- festival 2022
- festival 2021
- festival 2020
- festival 2019
- festival 2018
- festival 2017
- festival 2016
- festival 2015
- festival 2014
- festival 2013