Cette ode est un dialogue à deux voix : le poète avec la Muse qui devient peu à peu la Grâce. Avec son verbe généreux, à la fois comique et lyrique, Claudel nous emmène assister à la grande dispute de la Muse et du poète qui refuse obstinément de s’éloigner des hommes pour éclairer leurs destins. Paul Claudel se révolta contre le monde tel qu’il le voyait, il croyait à la beauté, à la bonté, à la vérité, il croyait à la joie, il croyait que la douleur qui étreint le monde n’est que le manteau sombre d’un bonheur d’une autre essence.
Invasion de l’ivresse poétique. Dialogue du poète avec la Muse qui devient peu à peu la Grâce. Il essaye de la refouler, il lui demande de la laisser à son devoir humain, à la place de son âme il lui offre l’univers entier qu’il va recréer par l’intelligence et la parole. En vain, c’est à lui personnellement que la Muse qui est la grâce ne cesse de s’adresser ! C’est la joie divine qu’elle lui rappelle et son devoir de sanctification personnelle. – Mais le poète se bouche les oreilles et se retourne vers la terre. Suprême évocation de l’amour charnel et humain.La Muse :Que m’importent toutes vos machines et toutes vos œuvres d’esclaves et vos livres et vos écritures ?
O vraiment fils de la terre ! ô pataud aux larges pieds ! O vraiment né pour la charrue, arrachant chaque pied au sillon !
O sort d’une immortelle attachée à ce lourd imbécile !
Ce n’est point avec le tour et le ciseau que l’on fait un homme vivant, mais avec une femme, ce n’est pas avec l’encre et la plume que l’on fait une parole vivante !
Quel compte donc fais-tu des femmes ? Tout serait trop facile sans elles. Et moi je suis une femme entre les femmes !
O sot, au lieu de raisonner, profite de cette heure d’or ! Souris ! Comprends, tête de pierre ! O face d’âne, apprends le grand rire divin !
Invasion de l’ivresse poétique. Dialogue du poète avec la Muse qui devient peu à peu la Grâce. Il essaye de la refouler, il lui demande de la laisser à son devoir humain, à la place de son âme il lui offre l’univers entier qu’il va recréer par l’intelligence et la parole. En vain, c’est à lui personnellement que la Muse qui est la grâce ne cesse de s’adresser ! C’est la joie divine qu’elle lui rappelle et son devoir de sanctification personnelle. – Mais le poète se bouche les oreilles et se retourne vers la terre. Suprême évocation de l’amour charnel et humain.La Muse :Que m’importent toutes vos machines et toutes vos œuvres d’esclaves et vos livres et vos écritures ?
O vraiment fils de la terre ! ô pataud aux larges pieds ! O vraiment né pour la charrue, arrachant chaque pied au sillon !
O sort d’une immortelle attachée à ce lourd imbécile !
Ce n’est point avec le tour et le ciseau que l’on fait un homme vivant, mais avec une femme, ce n’est pas avec l’encre et la plume que l’on fait une parole vivante !
Quel compte donc fais-tu des femmes ? Tout serait trop facile sans elles. Et moi je suis une femme entre les femmes !
O sot, au lieu de raisonner, profite de cette heure d’or ! Souris ! Comprends, tête de pierre ! O face d’âne, apprends le grand rire divin !
Distribution
- Comédienne : Emeline Bayart
- Comédien : Bruno Blairet
- Pianiste : Manuel Peskine
Archives
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