Olivier desbordes monte ici un spectacle fou, loufoque à l’image de Schweik mais dont la poésie et l’onirisme nous ramènent à l’infatigable réalité d’une guerre dévoreuse de toute humanité. Il nous immerge dans un monde où tout bascule où les échelles de mesures ne respectent plus aucune règle, tout comme les échelles de valeurs, nous conduisant imperceptiblement dans le monde cauchemardesque de la guerre
Cette grande forme qui compte 28 artistes sur scène est une œuvre exceptionnelle qui nous rappelle que cette guerre n’a que «100 ans», 100 ans c’était hier et ça peut tout aussi bien devenir «demain».
LABEL MISSION CENTENAIRE 14-18 EN COURS D'OBTENTION
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Note du metteur en scène : Olivier Desbordes
Comment montrer que Schweik est le témoin inconscient d’un monde qui bascule ? La guerre de 1914-1918 est le passage d’un vieux monde au terrible 20ème siècle, les Sissi en retraite et les vieux princes vont devenir des chauffeurs de taxi. Finalement, l’expressionnisme ne s’y est pas trompé, les quêtes absolues de désespoir comme le Chemin de Damas, ou les hallucinantes visions du docteur Calligari de Robert Wiene semblent être construits sur un monde qui n’a plus de fondation. Au milieu de cela notre brave soldat traverse cette folie avec la naïveté enfantine nécessaire à un semblant de survie.
Nous avons donc décidé avec Patrice Gouron de mettre ce monde trop grand pour Schweik, trop gros… Un monde qui bascule, où l’horizontal et le vertical n’existent plus, un monde sans fil à plomb ! Vision à la fois grotesque de fantômes enfantins avec des gens trop grands, trop gros, comme si le grand angle en contre-plongée d’un Orson Welles ou la vision apocalyptique du locataire de Polanski étaient la réalité du monde traversé par un innocent.
Cette innocence qui va dire bêtement « le roi est nu » et qui va sans s’en rendre compte, laisser s’écrouler cette improbable architecture sociale !
Monument de la littérature tchèque, le roman de Jaroslav Hasek a souvent été adapté pour le théâtre. En France, on se souvient de l’incroyable interprétation du soldat de Paul le Person dans les années 60. L’Opéra de Chicago vient de remonter un « musical », d’un auteur inconnu, Robert Kurka (né en 1921 au USA et mort en 1957) qui suit exactement le déroulement de la pièce. Schweik est devenu une des grandes figures comiques : un survivant des situations atroces par non résistance réconfortante. Il apparaît toujours serviable et arrangeant. Il ne se plaint jamais et cela frustre ceux qui veulent du mal.
C’est Brecht avant Brecht.
Olivier Desbordes
Distribution
- Mise en scène : Olivier Desbordes
- Collaboration artistique : Eric Perez
- Direction musicale : Gaspard Brécourt
- Décors, Costumes : Patrice Gouron
- Joseph Schweik : Christophe Lacassagne
- L'Aumônier/Bretschneider/Sergent Vanek/1er psy/1er docteur : Eric Vignau
- Palivec/Lukash : Jean-Claude Sarragosse
- Mme Müller/la Baronne/Kati/Mme Kakonyi : Hermine Huguenel
- Sarah Lazerges
- Laurent Arcaro
- Yassine Benameur
- Thierry CANTERO
- Josselin Michalon
- {vide}
- Orchestre Opera Eclate
Opéra pour orchestre à vents
Production ScénOgraph - Scène Conventionnée Théâtre et Théâtre Musical - Figeac / Saint-Céré - Opéra-Éclaté
Presse
La partition, confiée à des cuivres, des vents et des percussions, se souvient aussi bien, dans son agressivité et son jeu, du Stravinsky de « l’Histoire du soldat » que du Kurt Weill de « L’Opéra de Quat’Sous ». Sa verve, sa pétulance, sa carrure rythmique franchement revendiquée, ne passent pas inaperçus. Le spectacle, pris dans un tempo quasi cinématographique, se risque jusqu’à la caricature et ne fait pas de quartier. Les comédiens chanteurs assurant plusieurs rôles, infatigablement, portant dans un même élan un ouvrage qui fonctionne sans le moindre raté.
Les Échos
Authentique mythe né en Europe centrale, devenu un archétype universel : le brave soldat, chic type mais éternellement naïf, toujours impliqué dans de fâcheuses aventures aux dénouements rocambolesques est merveilleusement tenu par Christophe Lacassagne, l’inoubliable baryton du « Condamné à Mort » (Saint-Céré 2002). Plus que jamais en forme, Olivier Desbordes ne cesse d’inventer une gestique, souvent expressionniste comme pour mieux « digérer » la tuerie. Un spectacle dont on reparlera…
Opéra International
Encore une redécouverte ? Oui, « Le Brave Soldat Schweik », épopée romanesque et grotesque de Jaroslav Hasek inspiré par la Grande Guerre, a connu depuis 1920 un succès considérable. Les aventures comiques de Schweik, l’innocent qui ne se plaint jamais et sort toujours des situations les plus tragiques et rocambolesques. Mené tambour battant par la baguette fine et nerveuse de Dominique Trottein : cet ouvrage nous paraît au niveau des grands spectacles du théâtre musical de l’époque.
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